Pure conscience, conte symbolique, texte de Vilayat Khan

À la rencontre de guides et de textes inspirants... 
«Le degré de spiritualité n'a rien à voir avec ce en quoi vous croyez,  mais tout à voir avec votre état de conscience.»   Eckhart TOLLE 

 
Conte symbolique de Vilayat Khan
                                             

 Ce texte, profondément inspirant, est extrait du livre de Françoise Evenou : «La rencontre». Elle y rapporte ce conte narré par le grand sage soufi, Vilayat Inayat Khan... 
 
  « Trois jeunes arbres vivent au milieu d'une forêt. Chacun d'eux fait un rêve.
 Le premier arbre rêve qu'il deviendrait un magnifique collier à bijoux, richement orné, et qu'il contiendrait les plus précieux joyaux du monde.
 Le deuxième rêve qu'il deviendrait un beau et grand navire traversant les océans et qu'il porterait le plus puissant des rois.
 Le troisième qu'il deviendrait le plus grand arbre de toute la forêt et que tout le monde, en le regardant, penserait à Dieu, parce qu'il serait si haut qu'il montrerait les cieux.
 Ils grandirent. Et, un jour, trois bûcherons vinrent pour couper les arbres.
 Le premier fut transporté chez le menuisier mais taillé en simple mangeoire, et, au lieu d'être rempli de joyaux, il était seulement rempli de paille.
 Le deuxième arbre fut transporté sur un chantier naval mais il fut transformé en simple barque  et déposé près d'un lac inconnu. 
 Le troisième fut emmené dans une scierie et placé dans un coin, méconnu du monde. Leurs cœurs se brisèrent. Ils savaient que leurs rêves ne se réaliseraient jamais.
 Et, après bien des jours et des années, ils oublièrent leurs rêves.
 Mais un jour, quelque chose d'inattendu arriva dans leur vie.
 Un homme, nommé Joseph, déposa un petit bébé dans la mangeoire. Ce jour-là, le premier arbre sut qu'il avait réalisé son rêve, car il portait en son sein le plus beau trésor que le monde ait jamais connu.
 Un groupe de pêcheurs sortit la barque. Quans ils se retrouvèrent au milieu du lac, une violente tempête fit rage. Le bateau, désespéré, pensait qu'il allait se briser dans les vagues. Mais au milieu de la tempête, un homme se leva et marcha sur l'eau. L'homme dit : «Paix» à la mer et au vent. Et la mer devint calme et le vent s'apaisa. À ce moment-là, le deuxième arbre sut qu'il avait réalisé son rêve parce qu'il avait porté le plus grand roi que le monde ait connu.
 Et quant au troisième arbre oublié dans la scierie, un jour quelqu'un vint chercher un morceau de bois, le martela, le fixa sur le dos d'un homme. Il se sentit transporté au milieu d'une foule qui criait des insultes. Il ressentit les mains et les pieds de l'homme cloué sur lui. Il se sentit rempli de honte, très laid. Mais quelque chose se passa : l'amour de Dieu transforma le troisième arbre.
 Ce fut en devenant une croix qu'il avait réalisé son rêve : chaque fois que quelqu'un regarde le symbole qu'est devenu le troisième arbre, cela lui rappelle Dieu.
»